Notre village

Situé dans la partie centrale du bassin versant de la Marque, Péronne en Mélantois garde néanmoins un caractère rural affirmé.

Péronne en Mélantois est une commune rurale du bassin de la vallée de la Marque, en frange de l'agglomération urbaine, au sud de celle-ci, et à seulement 20 minutes du centre de Lille, 10 mn des grands axes autoroutiers et à seulement 5 minutes de l'aéroport de Lille-Lesquin. La juxtaposition des grandes infrastructures (TGV, Autoroute) et un village traditionnel constitue une rupture d'échelle saisissante, d'autant plus que la commune est enserrée dans des limites étroites, tant du point de vue administratif ( superficie de 112 hectares) que visuel ( le village semble serti entre le talus du TGV, la frange boisée de la Marque et l'autoroute A 23)

Ci-contre figure une photo aérienne de l'ensemble du village. Le trait rouge représente la limite de la commune.

La courbe d'évolution permet de distinguer trois grandes phases dans l'évolution de la population: Pendant tout le 19ème siècle, notre village n'a cessé de croître: de 462 habitants au recensement de 1801 jusqu'au record de 718 habitants de 1881.

Cette progression s'explique partie par les progrès de la médecine ( découverte de la vaccination, baisse de la mortalité infantile ), le tout dans le contexte de forte natalité ( 5 à 6 enfants par femme au 19ème. )

Courbe de l'évolution de la population de Péronne en Mélantois de 1801 à nos jours.

A partir de 1881, la population de Péronne en Mélantois décroît très rapidement.

Le contexte économique régional tourné vers l'industrialisation et l'urbanisation frappe lourdement notre village. L'exode rural est très fort pour une population qui trouve du travail facilement dans les Houillères ou autres châteaux de l'industrie de Lille Roubaix Tourcoing.

Ainsi en 1968, Péronne en Mélantois ne compte plus que 456 habitants, soit moins qu'en 1801.

Le recensement de 1968 marque brusquement la fin de la dé croissance. La population augmente d'une manière exponentielle pour atteindre 780 habitants en 1999, le record actuel...

Son histoire

Péronne en Mélantois est un modeste petit village de l'ancienne châtellenie de Lille, situé sur le ruisseau La Marque, au milieu des marais convertis en gras pâturages.

Pour qui consulterait la bulle du pape Calixte II, lancée le 1° novembre 1123, notre village se présenterait avec l'âge respectable d'environ dix siècles. Cette bulle conférait la cure de Péronne en Mélantois à l'abbé de Marchiennes, alors supérieur d'un illustre monastère.

Péronne fut grandement troublé et ému lorsque Philippe-Auguste déjoua, à Bouvines en 1214, la formidable coalition de Ferrand comte de Flandre, d'Othon, empereur d'Allemagne et de Jean-sans-peur, roi d'Angleterre. Les eaux de la Marque, qui coule à ses pieds, durent, après cette tragique journée, charrier du sang, des casques vides, des armes brisées et des cadavres.

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En 1275, il se trouvait à Péronne le fief de Gruel. Il y avait là un château, assez bien bâti, appartenant au seigneur.

En 1328, le petit village fut tour à tour la proie des gens de Tournai, de Lille, de Douai, qui, se battant les uns contre les autres, frappaient indistinctement amis et ennemis. Après cette série d'envahisseurs virent d'autres ennemis plus stupides, sinon plus cruels, qui, sous le nom de Gueux et sous prétexte de réformer les croyances, partaient de Tournai, brisaient les objets du culte et pillaient les habitations.

Les Verdiéres, qui étaient d'une ancienne noblesse, en étaient les maîtres, entre autres, Georges, qui fut père de quatorze enfants. Guillaume Verdière (1473-1551), son fils, bâtit l'église de Péronne, en 1516.

L’église de Péronne qui fut brulée par les soldats le 22 septembre 1656, se réédifia en 1684 par Mademoiselle de Leyde, Chanoinesse de Mons.

Avant le siège de Lille, les troupes de Louis XIV apparurent pour reconquérir Tournai, et, en 1670, Péronne eut à fournir des charrois et des travailleurs pour élever une citadelle que le monarque victorieux voulait construire dans la cité de Chilpéric. Sa gloire, comme ses malheurs, imposa de rudes charges à la châtellenie.

Péronne, en 1709, fut envahie par les soldats du prince Eugène de Savoie. Celui-ci n'osait affronter les lignes de défense du maréchal de Villars, mais il vint mettre le siège devant Tournai, qui dut se rendre sans résister longtemps. Les déprédations des soldats étrangers, et l'impitoyable hiver de cette même année, amenèrent une misère effrayante et une disette qui causèrent aux habitants de notre village les plus incroyables souffrances.

Pendant une nuit de 1744, un an avant la bataille de Fontenoy, les habitants de Péronne furent réveillés en sursaut par un bruit extraordinaire de trompettes et de timbales. C'étaient les alliés qui, se sentant les plus forts, revenaient s'installer au beau milieu de la châtellenie, bien que le maréchal de Saxe se fût fortifié depuis Courtrai jusqu'à Ypres.

Les habitants furent surpris avec leurs effets et leurs bestiaux; les forces coalisées se Composaient de différentes nations, sous différents commandants. Pendant deux mois et demi, Péronne eut à supporter leur présence, bien que le prince d'Aremberg maintînt la discipline, autant que possible. Ce village ne fut évacué qu'au mois de septembre.

Quelques mois nous séparaient encore de la journée où Louis XV allait cueillir les palmes les plus brillantes de son règne. Les Anglais et les Hollandais vinrent camper et s'installer sur le territoire de Péronne. Le quartier général de l'état major et du commandant supérieur se trouvait à Sainghin-en Mélantois, à quelques kilomètres de nous seulement.

Par la suite, cette terre appartint à la maison de Leyde d'où descendait M. le marquis de Leyde qui, par sa valeur et sa prudence, fut généralissime des armées d'Espagne, et se distingua dans les guerres du commencement du XVIII° siècle.

Quelques années plus tard, une hérésie plus subtile s'implanta dans notre commune; le curé de Péronne, Bernard Duhaut, y enseigna les doctrines jansénistes; il fut interdit, ce qui ne l'empêcha pas de demeurer dans sa paroisse, mais sans exercer le saint ministère; exposé aux avanies de toute espèce de la part de ses anciens paroissiens, il se retira chez un ami, à Tourmignies, en 1722, où il mourut de langueur, sans vouloir se rétracter.

La seigneurie s'éteignit à la révolution, en 1789, avec le chevalier Jérôme-Joseph Grenet, Premier Maire de Péronne en Mélantois.

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